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  • Photo du rédacteurBruno

Le péril jeune

Parfois, une lueur éclaire une idée sombre.

Quelques signes me laissent entendre qu'à l'échelle de nos sociétés occidentales et industrialisées, le changement radical à opérer au regard des enjeux climatiques dramatiques en cours n'aura pas lieu. En tout cas, pas par nous. Quand je dis nous, je pense à toutes celles et ceux trop "formaté(e)s" par le monde d'aujourd'hui tel qu'il a été façonné depuis trop longtemps, dont je fais parti. En d'autres termes, les décideurs actuels, pétris de contradictions et d'injonctions paradoxales. Qui finalement manque de désir, et où, à leur échelle de temps propre, tout est joué.


Gérons au mieux, impliquons-nous individuellement, continuons l'engagement, indignons-nous, manifestons, ne lâchons rien de la pression exercée, fixons-nous des objectifs, mais actons que nous n'y arriverons pas.


Nous avons pleinement conscience de la situation mais nous ne parvenons visiblement pas à trouver l'effet-levier pour agir ensemble d'un même élan sur des fondamentaux communs, fédérateurs, salvateurs, régénérateurs. En voilà peut-être un.

Donnons la capacité à la jeune génération de réaliser cette révolution : elle en a l'âge, l'envie, l'énergie et les idées. Ces jeunes vont être les premiers à vraiment souffrir des dérèglements climatiques... et les derniers à peut-être pouvoir agir.


Quand je dis ça, loin de moi l'idée de me défausser, de me laver les mains d'une responsabilité pleine et entière que je porte sincèrement. Mais plutôt faire un pas de côté, regarder les choses différemment, et apporter une pierre concrète à l'édifice, responsable et bienveillante, qui ferait me sentir utile et acteur. A la différence d'aujourd'hui où j'ai l'intime conviction que la succession des COP et des beaux discours, les autocongratulations, les espoirs suscités et les objectifs non-atteints, les reculades, les chiffres et les rapports alarmistes quotidiens tendent à créer de l'effondrement des bonnes volontés, de l'inertie, de la procrastination, de l'acrasie, du désespoir, du cynisme ou du nihilisme, au choix.


Quand je dis ça, je veux dire accompagnons-les en leur transmettant les meilleurs outils et connaissances connus aujourd'hui susceptibles de les préparer au monde de demain. Ils seront alors à même de décider au mieux. Recréons le lien avec eux, impliquons-nous dans la préparation de leurs actions que nous soutiendrons. Car aujourd'hui, avec notre manière de (ne rien) faire, nous creusons progressivement un gouffre entre eux et nous. Qui peut dire comment va nous revenir le boomerang de notre irresponsabilité ?Comment cette jeunesse va-t-elle un jour, irrémédiablement, réagir légitimement à nos graves manquements ?


Avec eux, mettons à plat en premier lieu le système éducatif, fond et forme. Ils le réclament, eux aussi ont des doléances, écoutons-les, faisons leur confiance. Et très tôt, au cœur du projet éducatif, le leur, pourquoi ne pas intégrer ce qui semblent notamment être les ingrédients majeurs à l'épanouissement de la société de demain : - le développement durable (écologique, économique, social), - le développement de l'autonomie alimentaire, énergétique, du logement, - le respect de la biodiversité, - le développement de la spiritualité et la (re)découverte du sacré.

Mais d'abord, commençons par les écouter. Les écouter vraiment.

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