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  • Photo du rédacteurBruno

Les marchands de sommeil

Je somnambule parmi les livres de ma bibliothèque, soudain attiré par cette toute petite édition originale numérotée de 1919, format 11x14, au titre évoquant plutôt un sujet sociétal bien ancré dans l'actualité.


Curiosité piquée : mais qu'en est-il du sens donné par Alain il y a plus d'un siècle ?


Pour le philosophe, "Les marchands de sommeil" sont tous ceux qui "enseignent" qu’il y a des idées vraies et des idées fausses.


Des idées fausses qu’il faudrait rejeter pour toujours, des idées vraies sur lesquelles compter définitivement.

Bref, que les choses sont ainsi arrêtées une fois pour toutes.


Confortant ainsi l'homme endormi dans ses penchants simplificateurs, rassurants, paresseux.


Pour Alain, il n’y a de vérité que dans la redécouverte permanente du vrai, le mouvement permanent de la quête.


"Toute idée devient fausse au moment où l'on s'en contente."


Inviter constamment la pensée à se frotter à tout ce qui survient pour que jaillisse un éclair de vérité.


L’élément décisif de la vérité n’est donc pas la vérité elle-même, mais l’éveil.


Restons donc vigilants face à tous "Les marchands de sommeil", quels qu'ils soient et quelle que soit l'époque.


Bonus : résonne forcément en écho cette phrase d'Albert Camus dans Noces : "Ce qui compte, c’est la vérité. Et j’appelle vérité tout ce qui continue."


Photographie : Bruno B.

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