top of page
  • Photo du rédacteurBruno

Beauté & Spiritualité : deux atouts pour nos enfants


Je regardais récemment un film, une personne en prise à de fortes crises d'angoisse, abordant en filigrane le sujet de l'état dépressif. Sans pouvoir totalement m'identifier, je réfléchissais néanmoins à ces "trous noirs" de l'existence qui nous amènent un jour ou l'autre, bien vivant, à flirter avec la terre. L'envie unique d'être allongé, le plus bas possible, entièrement vidé par un trop-plein de pensées chaotiques, en perte totale de lucidité et de discernement, aveuglé dans le noir en plein jour, recroquevillé dans sa grotte et sous sa couette, seul, surtout être seul, sans bruit et sans mouvement. L'aspiration vers le rien. Concentration et raison comme anesthésiées, le rubik's cube de la logique en miette. Des pensées de mort sont aux quatre coins du lit, veillant sur nous. En ces instants, comment ai-je réussi à les transformer en baldaquin, en vaisseau aux voilages aériens ? Sans hésiter, je répondrais : "En retrouvant les chemins de lumière." Aucun mysticisme, juste deux graines, beauté et spiritualité. L'horizontalité appelle la verticalité. Au fond du trou, le naturel cherche à respirer, à s'élever. Même dans le noir, aveuglé, (re)connaitre le chemin à prendre, celui vers la lumière et vers le haut, puisque l'ayant déjà parcouru, éprouvé, reconnu. Les cailloux du Petit Poucet sont disposés, le fil d'Ariane court au sol. Je n'ai plus à réfléchir, je n'ai plus qu'à les suivre.  Pour ma part, il s'agit de marcher sur une plage, de regarder la mer, d'écrire à la main au feutre noir sur une feuille blanche, d'ouvrir un recueil de poésie, d'allumer trois bougies à la nuit tombée, de me retirer quelques jours dans une abbaye pour les formes les plus sévères. Quelle chance salvatrice que de connaître ces chemins avant même que d'en avoir besoin, sans savoir à l'avance qu'ils seront à la fois, dans des situations d'enfermement en soi, la fenêtre de la respiration au monde et la porte de l'espoir retrouvé. Faisons germer les deux graines et offrons ces jeunes pousses à nos enfants, qu'il puisse les retrouver dans le jardin acquis des connaissances au moment où ils en auront le plus besoin.


Photographie : Bruno B.

bottom of page